De nouveaux indicateurs en fabrication d'aliments pour suivre l'innovation au Québec
Le Conseil de l’innovation du Québec, par le biais de son Baromètre de l’innovation, poursuit ses efforts visant à à mesurer l’innovation et son contexte, notamment à travers des rapports sectoriels conçus pour être comparables en eux. Les rapports en question visent à résumer l’état d’un secteur en soulignant une partie de ses enjeux clés grâce à un nombre concis d’indicateurs, et aspirent à être le point de départ d’une mobilisation sectorielle.
La présente étude, réalisée en 2024 par l’Institut de recherche en économie contemporaine en collaboration avec le Conseil de l’innovation du Québec, vise à rendre compte de la performance, de l’écosystème, des enjeux et des solutions à explorer pour le secteur de la fabrication d’aliments (SFA) au Québec. Ce secteur, stratégique pour l’économie et la sécurité alimentaire du Québec, est en pleine transformation sous l’influence de défis sociaux, technologiques et environnementaux. L’analyse se concentre sur la performance en innovation, les défis actuels, les impacts de la pandémie de COVID-19 et les opportunités futures.
La pandémie de COVID-19 a mis en lumière l’importance de l’autonomie alimentaire et de la qualité des aliments au Québec, donnant un élan au secteur de la fabrication d’aliments. Bien que ce secteur soit en croissance en termes de valeur et d’emplois, il fait face à des défis, notamment la pénurie de main-d’œuvre, la productivité, et les émissions de GES. Malgré un bilan mitigé en recherche et développement, les entreprises se montrent innovantes et bénéficient de divers programmes d’aide. Ces défis créent des opportunités, comme l’automatisation pour pallier le manque de main-d’œuvre et l’innovation écologique pour réduire l’impact environnemental.
Afin de répondre aux défis identifiés, cette analyse sectorielle pose les constats suivants :
- Il est essentiel de renforcer les investissements en R&D et d’attirer des talents spécialisés en innovation.
- Il faut promouvoir l’automatisation et l’intégration de technologies numériques pour répondre aux besoins en main-d’œuvre.
- Il faut accentuer les efforts en innovation verte, notamment en optimisant l’efficacité énergétique et en réduisant les matériaux utilisés.
- Il est nécessaire d’encourager les collaborations entre les centres de recherche et les entreprises pour stimuler la création de produits et procédés plus durables.
Qu’est que le Baromètre de l’innovation ?
Le Baromètre de l’innovation du Québec est une initiative du Conseil de l’innovation du Québec mise en place en collaboration avec plus d’une vingtaine d’organisations dans une démarche de coconstruction. Dans un premier temps, le Baromètre vise à brosser un portrait de l’innovation sous toutes ses formes grâce à des analyses, des indicateurs et des études sur son évolution par secteur clé et par région. Dans un second temps, par l’entremise d’un outil interactif et dynamique, le Baromètre transmet aux gouvernements et aux leaders de communautés — l’information pertinente afin de les appuyer dans la prise de décisions pour améliorer la performance des écosystèmes en matière d’innovation au Québec.
Points saillants de l'étude
- Le secteur de la fabrication d’aliments au Québec a connu une croissance notable malgré des défis récents, notamment liés à la pandémie. Le PIB a augmenté de 28,7 % de 2012 à 2022, tandis que le nombre d’entreprises a progressé de 15,9 % entre 2017 et 2022. Ce secteur représente environ 1,6 % du PIB industriel québécois.
- Bien que le nombre d’emplois dans le secteur ait crû de 7,2 % sur dix ans, le secteur fait face à une pénurie de main-d’œuvre, aggravée par des taux élevés de postes vacants (7,1 % en 2022).
- Entre 2017 et 2021, les dépenses en recherche et développement dans ce secteur ont baissé de 22,5%, ce qui souligne un besoin d’investissement accru.
- La proportion d’entreprises innovantes du secteur a augmenté, avec 90,2 % des entreprises ayant introduit des innovations entre 2017 et 2019.
Remerciements
Le Conseil de l’innovation tient à remercier ses collaborateurs de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC) qui ont contribué à la production de cette étude.