« Née d’un projet de maîtrise universitaire visant à intervenir sur les enjeux d’eau potable, l’entreprise WaterShed Monitoring a fait sa recette gagnante avec la création de partenariats scientifiques judicieux et d’un solide réseau d’expertise. Dans ce texte, je vous invite à découvrir cette jeune entreprise dont l’expertise est désormais sollicitée jusqu’en Europe. » – Luc Sirois, Innovateur en chef du Québec
Dès sa création, l’entreprise WaterShed Monitoring est rapidement devenue pionnière dans le développement de solutions technologiques pour la collecte, la gestion et l’utilisation de données relatives à l’eau. Grâce à sa structure collaborative, misant sur les partenariats multiples et stratégiques, l’entreprise a su se bâtir un modèle d’affaires extrêmement performant. Cette formule gagnante est inspirée de l’Allemagne, d’où origine sa fondatrice.
« J’ai bâti un programme de suivi de la qualité de l’eau pour la gestion du bassin versant de la ville de Québec, dans le cadre de mon projet de maîtrise à l’Université Laval, explique Sonja Behel, présidente-directrice générale et CEO de WaterShed Monitoring, également professeure associée à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional (ÉSAD – Université Laval). Ce projet s’inscrivait dans une volonté de la Ville de mettre en commun les données des lacs et des rivières avoisinantes pour une utilisation à long terme. Il n’existait pas d’outil pour obtenir ces données, nous avons alors créé notre propre prototype, en 2010. »
En cours de projet, Mme Behel et son équipe ont réalisé que la seule façon d’assurer la pérennité d’un tel outil était de le commercialiser. C’est ce qui les a menés, en 2013, à créer WaterShed Monitoring. « Notre technologie, commercialisée depuis 2015, peut maintenant être utilisée pour toutes les données relatives à l’eau, du bassin versant jusqu’au citoyen, incluant le rejet d’eaux usées et tous les risques qui guettent les sources d’eau pouvant contaminer les lacs et rivières. »
Une longueur d’avance
Si, dès le départ, WaterShed Monitoring était nettement avant-gardiste, aujourd’hui elle détient une belle longueur d’avance sur la compétition. « En quelques années, le marché a beaucoup changé, les législations québécoise, européenne et canadienne lorgnent désormais vers le type d’outils et solutions que l’on propose, note fièrement la pdg. Soudainement, la demande est en forte croissance et très prometteuse pour les années à venir. S’il nous a été difficile au départ de monter une clientèle, l’engouement est maintenant indiscutable. Notre objectif est de percer dans les marchés canadiens, français et européen. On veut continuer à développer notre outil avec plus de fonctionnalités et d’algorithmes. »
En 2019, WaterShed Monitoring a ouvert un bureau en France pour promouvoir ses outils et développer le marché européen. L’entreprise vient d’ailleurs de démarrer un projet avec la Suisse pour concevoir un outil permettant de gérer l’eau en termes de quantité, un enjeu majeur en Europe.
« On travaille également avec l’Agence spatiale européenne sur un outil visant à prédire les conditions menant à la prolifération des bactéries. On veut pouvoir prévoir les risques de 1 à 3 jours à l’avance pour pouvoir agir de manière préventive. On planche aussi avec eux pour développer des outils pour optimiser l’utilisation des données satellites permettant de prédire divers problèmes environnementaux. C’est un marché potentiel très important pour nous. Et nous venons de signer un contrat avec le service de météorologie allemand qui devrait nous mener jusqu’en Inde. Ils nous ont embauché comme expert pour les accompagner dans leur développement là-bas. »
Savoir s’entourer d’excellence
Pour Sonja Behel, ce qui a favorisé le succès de son entreprise, c’est assurément d’avoir su s’entourer des bonnes personnes, celles qui détiennent de l’expertise complémentaire à la sienne et qui partagent le même état d’esprit, pour atteindre l’excellence dans les différentes niches ciblées.
« J’ai trouvé de bons partenaires d’affaires qui m’ont permis de développer tout mon réseau d’expertise. Mon modèle d’affaires collaboratif m’amène à regrouper des partenaires de diverses sphères qui viennent soutenir ma propre expertise (notre ADN), par des échanges d’expertises profitables aux deux parties. Aussi, je me suis rapidement mise à superviser des étudiants à la maitrise et au doctorat, pour ensuite les recruter dans mon entreprise. De cette façon, j’ai alimenté mon réseau en ressources potentielles pour m’aider à répondre à mes besoins, qu’ils soient ponctuels ou à long terme. »
S’entourer de personnes ayant des expertises complémentaires aux siennes. Travailler en collaboration avec de nombreux partenaires. Cela peut permettre de résoudre plus rapidement des problèmes. Vous misez aussi sur les collaborations et la multidisciplinarité? Partagez-nous votre histoire.
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